Je n'ai pas l'habitude d'écrire sur des sujets qui me rendent triste, mais aujourd’hui je fais une entorse à la règle pour vous raconter la fabuleuse histoire de Lapus-Lapus.
Il ne nous restait que 4 jours de vacances aux Philippines avant de rentrer à Barcelone. Nous venions d'arriver sur l'île de Coron, et une fois installés dans notre chambre d’hôtel, nous avons décidé de sortir explorer la ville.
C’est lors de notre promenade que nous trouvons un chaton en mauvais état sur le trottoir. Je n’ai jamais vu un chat aussi petit et vulnérable de toute ma vie. D’après ce que je comprends, après de nombreux jours de pluies intenses, il semblerait que sa mère se soit enfuie, à la recherche d’un abri pour toute sa portée, et qu’elle ne soit jamais revenue. En attendant, le pauvre minet se retrouve seul, sans rien, totalement perdu. Il est dans un état de faiblesse extrême, trouvant tout juste la force de miauler pour que quelqu’un l’entende.
Je suis prise d’une douleur intense au niveau de la poitrine et du cœur. Je ne peux pas retenir mes larmes devant ce petit être souffrant. Un couple de touristes français, présent à ce moment-là, est tout aussi attristé par la situation. Nous demandons aux habitants s’ils savent d’où vient ce chat, mais personne ne semble touché par sa situation. On nous répond qu’il vaut mieux ne pas l’approcher, car il doit être plein de maladies. Je vois qu’il ne va vraiment pas bien. Je cours au supermarché du coin pour acheter un peu de lait, mais il est si faible qu’il n'est pas capable de boire. Une demi-heure après cette rencontre, Ramon me dit qu’il est temps de partir, parce que nous ne pouvons plus rien faire pour lui. Mais impossible de le laisser là.
Mon cœur brûle de douleur et je ne m'arrête toujours pas de pleurer. Je ne me sens pas capable d’abandonner à sa chance un être aussi fragile et dans le besoin. Je décide donc de le ramener jusqu’à notre chambre d’hôtel, sans vraiment savoir quoi faire. En attendant, il est désormais sous notre responsabilité et nous nous devons de l’aider.
En arrivant à l'hôtel, j'essaye de le laver, de lui nettoyer les yeux, et de le faire manger.
On prévient le propriétaire de l'hôtel qui est plutôt compréhensif, quel soulagement ! Nous pouvons le garder dans notre chambre jusqu'à lui trouver un foyer, à condition qu'il ne fasse pas de bruit. Durant cet après-midi de folie, on décide de le nommer Lapus-Lapus, en souvenir de notre première plongée ensemble, autour de Malapascua.
Commence alors une véritable odyssée. Tout d'abord, pour lui trouver des médicaments. Lapus-Lapus souffre d’une infection à l’œil. Mais comment trouver des médicaments pour chat dans un endroit où les humains n’ont presque pas accès à la médecine. Sur Internet, je trouve une formule à base de remèdes naturels qui pourrait soigner la conjonctivite des chats, et nous arrivons à le soigner.
Nous continuons à parcourir la ville, cette fois-ci, dans l’espoir de lui trouver une nouvelle famille. Je sors de ma zone de confort pour aborder tous les locaux qui croisent mon chemin. Je prie pour lui trouver un foyer, tout en m'informant des démarches nécessaires pour ramener un chat en Europe.
Désespérés et affamés, nous prenons une pause dans un endroit avec WiFi, le « Buzz ». Notre serveuse à l'air plutôt gentille, alors pour la énième fois, je lui demande si elle aimait les chatons - noirs - ce à quoi elle me répond que non, mais que son manager pourrait être intéressé. C'est alors qu'apparait Jessica, comme un ange venu du ciel. Cette jeune femme est prête à adopter un chaton noir et malade du jour au lendemain.
Nous rentrons à l'hôtel avec une bonne nouvelle pour le propriétaire : le chaton ne sera plus une nuisance, car nous lui avions trouvé un foyer. Entre-temps, le gérant avait dû le sortir de notre chambre, car il n'avait cessé de miauler durant notre absence. Mais pour mon plus grand soulagement, je retrouve Lapus-Lapus en forme, en train de jouer dans le patio principal de l'hôtel avec le propriétaire et ses enfants.
Le soir même, c'est le cœur lourd que nous allons remettre notre petit minet à Jessica. Il ne nous aura fallu que quelques heures pour nous attacher à lui.
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