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La galère des locations d’appart à Mexico

Dernière mise à jour : 30 avr.

Si vous avez l’intention de venir vivre à Mexico, je vous fais part de mon expérience concernant la location d’un appart. Loin de moi l’idée de vous décourager, je pense qu’il vaut mieux savoir à quoi s’attendre avant de se lancer !


Lorsque nous nous sommes installés à Mexico en 2021, c’est mon mari qui a écumé les petites annonces à la recherche de notre futur nid douillet. En une semaine à peine, il a trouvé la perle rare, négocié le prix avec le propio et nous étions déjà prêts à emménager dans un magnifique meublé à quelques pas du Parque México.


Tout avait l’air bien simple. Nous avons repassé la liste des objets et des meubles disponibles dans l’appartement avec l'agent immobilier, versé une caution d’un mois directement au propriétaire, et nous étions embarqués pour un an.


Un an plus tard, face à une augmentation démesurée du loyer, nous avons négocié un temps de sorti, et nous sommes finalement restés un an de plus, le temps de chercher un autre logement qui nous plaise. Nous n’avions plus de contrat, mais tout était si simple et transparent avec le propio, que nous pensions bêtement que tout serait aussi facile ailleurs. Et c’est là que commencent les embrouilles.


Ce que nous prenions pour une généralité, avec un propriétaire décontracté qui ne demande rien de plus qu’une caution et un contrat de travail, est en fait une grande exception à Mexico.


Depuis, nous avons visité des dizaines d’appart, nous avons signé deux contrats de location, et « perdu » deux appartements qui nous faisaient rêver.


La première grosse déception, c’est quand nous avons perdu la location d’un appart qui répondait à tous nos critères. Peu habitués aux formalités des locations à Mexico, nous avons fait part de notre désir de location à l’agent immobilier, en lui assurant qu’on était à 100 % sûrs de louer. Le temps qu’on réunisse les documents nécessaires (moins de 24 heures), il avait déjà loué l’appart à quelqu’un d’autre, beaucoup plus rapide que nous pour envoyer ses papiers. Nous avons appris par la suite que l’agent avait dit à cette personne qu’un couple était déjà sur l’affaire, mais que s’il parvenait à tout envoyer avant nous, c’est lui qui remporterait la location. Sympa… Et c’est ainsi que nous avons découvert que le contrat oral n’avait aucune valeur au Mexique… mais ça, c’est encore un autre sujet.


Pour notre deuxième contrat de location, les choses se corsent un petit peu. En plus du contrat de travail de mon mari et de ses trois derniers bulletins de paie, le propriétaire nous demande de signer ce que l’on appelle ici la « póliza jurídica », soit une assurance qui n’assure que le propriétaire en cas de non-paiement du loyer, et dont nous avons dû payer la moitié (dans certains cas, c’est le locataire qui doit payer la totalité de l’assurance). En règle générale, le coût correspond à 30% d’un mois de location. À cela s’ajoute l’obligation d’avoir un aval (dans ce cas-là, moi) qui s’engage à payer le loyer à la place du locataire si celui-ci s’arrête soudainement de payer, où souhaite mettre fin au contrat. Pour cela, aucun papier ne m’a été demandé, j’ai juste eu besoin de signer. Nous avons déposé une caution d’un mois et l’appart était à nous.


Il faut également savoir que les contrats de location à Mexico ont une durée d’un an, renouvelable ou non, et qu’il est obligatoire de rester l’année complète. J’oubliais aussi de vous dire que lors de certains renouvellements de contrat, il faudra de nouveau payer la fameuse « póliza jurídica », qui comme nous venons de le dire, ne vous couvre absolument pas.


Si vous souhaitez mettre fin à votre contrat avant terme, avec « un peu de chance » vous n’aurez qu’une amende à payer, équivalent à un ou deux mois de loyer. Mais ça, nous ne le savions pas jusqu’à vivre l’enfer avec nos voisins et à demander à quitter le logement trois mois avant la fin du contrat.


Nous avons donc commencé à chercher un nouvel appart, dans l’espoir de vivre enfin au calme, et c’est là que nous avons eu un coup de cœur pour un magnifique penthouse. Ayant peur qu’il nous passe sous le nez, nous avons instantanément envoyé tous nos documents et même payé un mois de loyer d'avance pour être sûrs de le réserver. Une fois le contrat de pré-signé, la « póliza júridica » payée, les cartons faits et le déménagement de prévu pour le vendredi, l’agence immobilière nous appelle le lundi matin pour nous annoncer que le propriétaire a loué l’appartement à quelqu’un d’autre durant le week-end, et que cette personne a emménagé la veille. Malgré des efforts pour faire comprendre à tout le monde que c’était inadmissible de se retrouver à la rue avec un bébé de 14 mois quatre jours avant un déménagement, il s’agissait d’une bataille perdue d’avance et nous n’avons rien pu y faire.


Après la crise de nerfs et de larmes provoquée par cette affaire, nous nous sommes replongés dans les recherches d’un logement.



location d'un meublé à Mexico


Nous avons eu la chance de trouver la maison de nos rêves, mais je n’aurais jamais pensé que cela allait être aussi compliqué. En plus des documents dont je vous parlais à l’instant, nous avons dû fournir un garant-propriétaire à Mexico. Si comme mois vous n’y comprenez rien, sachez qu’il s’agit d’une personne propriétaire d’un bien immeuble (et déjà payé, non pas en cours de paiement) dans la ville de Mexico, qui s’engage à hypothéquer sa maison en cas de non-paiement du loyer. C’est-à-dire que personne ne va jamais signer ce genre de papier pour vous.


Comme nous n’avions personne dans notre entourage pour se prêter au jeu, nous avons une fois de plus dû faire appel à un garant (je n’étais cette fois-ci pas admissible), qui a dû prouver gagner un salaire trois fois supérieur au loyer. En plus de ses fiches de paie, il a dû envoyer ses relevés de compte avec toutes ses dépenses et entrées d’argent des trois derniers mois. Pas mal niveau respect de la vie privée.


Un mois plus tard, nous avons enfin signé le contrat, qui une fois de plus nous engage à nous à rester pour une durée d’un an, mais qui n'engage en aucun cas le propriétaire envers nous. C’est fou, mais en tant que locataires nous n’avons aucun droit, alors que le propriétaire peut nous mettre à la porte d’un jour à l’autre, pour pratiquement n’importe quel motif. Le contrat que nous signons n’est qu’une obligation de notre part.


Enfin, il me semble important de vous dire que lorsque vous payez une caution, vous pouvez d’ores et déjà ne plus compter dessus. Le propriétaire l’encaisse dès le premier jour et mettra tout en œuvre pour ne pas vous la rendre. Malheureusement, ce n’est pas l’agence qui garde le chèque bien au chaud comme n’importe quel intermédiaire.


Lorsque nous avons signé le contrat de notre premier appart, l’agent et le propriétaire nous avaient dit que nous pouvions apporter toutes les modifications de notre choix, tant que l’on ne faisait pas des trous dans le bois ni dans la pierre. À la naissance de notre bébé, nous avons accroché une étagère et cloué un petit tableau dans sa chambre. Et voilà comment perdre 500 euros de caution


Dans notre deuxième appartement, j’ai méticuleusement rebouché tous les trous et nettoyé les murs au tampon Gex. La propriétaire est venue faire l’état des lieux deux jours avant notre déménagement, disant que tout était parfait, pour finalement nous annoncer qu’elle va garder l’intégralité de la caution. Alors que nous lui faisions entièrement confiance, raison pour laquelle nous ne lui avons pas remis les clés en main propre, elle en a profité pour briser le marbre de la cuisine et nous en accuser pour garder l'argent. Elle nous demande également de repayer toutes ses plantes (que nous avons eu l’interdiction d’arroser par l’administration pour cause de sécheresse extrême en ville), et nous accuse d’avoir retiré une tapisserie qu’elle nous avait autorisé à enlever par e-mail.


Conclusion, il faut beaucoup de patience pour louer un appartement à Mexico, et ne pas être trop près de ses sous. Cela ne veut pas forcément dire que vous vivrez la même expérience que nous, mais ce que je vous assure c’est que la plupart des propriétaires demandent une quantité incroyable de documents, et qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas vous rendre votre caution le moment venu.

 

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